Le 18 Juillet plus tard 

                       Quand la nuit n’est pas noire ça fait mal aux yeux de regarder les étoiles. Et puis, c’est comme tout, on s’y habitue. Mamzelle Kim l’habitude elle l’a en horreur. Kim elle voudrait que sa vie soit nouvelle, et chaque jour inhabituel.

                       A vivre dans l’habitude on finit par vivre dans l’oubli.

                       Mamzelle Kim elle imagine la vie d’un être habitué à rêver. Elle voudrait fermer les yeux et ne pas voir cette image. Etre indifférent à un rêve sous prétexte qu’on se prête tous les jours à la rêverie. Elle veut pas croire, Mamzelle Kim, que les gens comme ça, ça existe. Et pourtant elle sait bien… Elle ne veut pas les comprendre, ce serait avoir vécu la même chose. Ce n’est pas le cas, ça ne le deviendra jamais. Mamzelle Kim se l’est juré.

                      Alors, quand la nuit n’est pas noire, que ça fait mal aux yeux de regarder les étoile, Mamzelle Kim préfère les imaginer.

Le 18 Juillet 2005

                        Elle sait pas trop Kim. Elle doute Kim. Elle cherche Kim. Mais elle trouve pas, Kim. Elle hésite, se heurte, se cogne, et recule. Pour avancer elle devrait arrêter de chercher. Mais un sentiment inconnu la pousse à chercher. Chercher des heures entières, sans que la réponse ne se heurte à elle pour autant.

                       Peut-être qu’elle est lasse, usée. Fatiguée de chercher l’inavouable, la fatalité, l’introuvable.

                       Pourquoi écrit-elle ? Elle ne la désire peut-être pas tellement la solution de cette question… Ecrira-t-elle pour gagner sa vie ? Elle voudrait… Kim elle voudrait faire de sa vie un livre et compte sur l’écriture pour l’accompagner tout le long de son périple. Kim elle veut vivre de ses livres, boire de ses livres, manger de ses livres.

                       Comme si… Comme si sa vie avait été conçue sur mesure, pour être écrite, décrite, contée, et, racontée. Mamzelle Kim aime faire de sa vie, de ses idées, ou encore de ses sentiments, un roman. Ses angoisse, pourquoi les écrit-elle ?  Pour mieux les vivre sûrement. Pour mieux les taire sûrement. Elle a peur Mamzelle Kim. Peur de ne pas trouver les mots, les bons. Peur d’écrire des choses qu’elle ne pense pas. Peur d’être incomprise et mal jugée. Alors elle fait du mieux qu’elle peut pour trouver les mots justes, mais c’est pas toujours ça…

                       Décrire tout ce désordre… Essayer de ranger ses méninges, observer, décrire ce qu’elle a vu. Mais Mamzelle Kim a dix mille choses et plus encore en tête, des rêves qui fusent, des bulles qui volent et qui s’envolent, des nuages qui effectuent des vas et viens, des espoirs qui prennent place, des gens qui occupent certains songes…Elle sait bien qu’elle ne peut pas tout dire. Elle aimerait pourtant. Alors, elle a décidé d’y consacrer son existence. Pourquoi ? Pour comprendre ? Non. Elle veut pas comprendre. Pour voir. Juste pour voir. Elle se plaît à explorer les infimes particule de son « étrange » esprit. Toute sa vie elle écrira, sur sa bizarrerie en bazar. Finalement, peut-être qu’elle l’aime ce désordre… Elle pourra jamais tout écrire, pour cela il eut fallut qu’elle disposât de plusieurs vies… Alors, pourquoi écrit-elle ? Pour faire part du contenu de son esprit ? Le papier de toute une terre ne suffirait pas à la tâche, alors elle fait du mieux qu’elle peut, elle écrit juste l’instant pour ce qu’il est.

                        Mamzelle Kim elle se perd dans des explications invraisemblables, elle ne parvient pas à formuler cette idée, pourtant si précise, qu’elle a de la chose. Une fois de plus, personne, elle-même inclue, n’aura rien compris à l’idée. Et Mamzelle Kim ne sait toujours pas, ne doute toujours pas moins.

                        Mais il est une question, si existentielle soit-elle, à laquelle Mamzelle Kim n’a jamais accordé d’importance, c’est la remise en question de son existence sur terre. Pourquoi vit-elle ? Mamzelle Kim elle s’en fiche éperdument de connaître le réponse à cette question (si tant est qu’elle existe…). Kim elle a pas besoin de se savoir un but, ou une nécessité, elle se contente de vivre la vie qu’on lui a accordée sans y chercher une raison, qui n’aura pas lieu d’être. Petite princesse caféinomane se moque bien de savoir si elle a été conçue pour un besoin quelconque ou pour sauver le monde ! Seul importe le résultat : Elle pense, donc, elle est, donc elle vit, donc elle existe. C’est bien suffisant comme réponse à une question qui n’en a pas.

                       Bref, Mamzelle Kim ignore tout sauf le fait qu’elle est bien vivante, qu’elle rêve, qu’elle imagine. Et pour la petite princesse caféinomane, cela équivaut à toutes les réponses du monde…

Le 17 Juillet plus tard

                         Mamzelle Kim ne trouve pas le sommeil. Elle a du chocolat plein les doigts. Elle les regarde, eux, plongés dans le monde sans fin du pays des rêves. Elle les écoute respirer, écoute leur souffle tellement régulier… Elle les écoute, eux, blondinets, inspirer, expirer, au rythme de leurs rêves qu’ils regardent défiler dans leur profond sommeil. Mamzelle Kim les confondrait avec des anges. Mais s’en sont peut-être ? Oui. Ce sont des anges, sûrement. Mamzelle Kim a des descendances angéliques… Quelle classe ! Mais elle est toutefois intimement convaincue qu’elle n’en est pas un, d’ange. Non, Mamzelle Kim vit pour elle, pour ses rêves, et non pour veiller sur untel ou untel. Ce rôle elle le laisse à d’autres. Mamzelle Kim elle a déjà bien assez à essayer de se rendre unique.. !

                        Petite princesse caféinomane pourrait en revanche, être dieu. Car, dit-on, il est unique. Mais elle n’est pas. Elle ne veut pas. Porter le poids d’un monde dans lequel elle ne vit plus, d’un monde en casi-défaience, n’est pas de son ressort.

                        Ou alors, oui, Kim est le dieu d’un autre univers. Mamzelle Kim est la force divine d’une autre planète, de la sienne. Mamzelle Kim est dieu… Cette qualification résonne fabuleusement à ses oreilles.

                        Donc, Mamzelle Kim proclamée, ou disons, reconnue dieu, celle-ci prend son envol direction le pays des rêves, bercée par le chant des anges…

                                                                                                                          Le 17 Juillet 2005

                           Poop’ c’est pas un morveux. Loulou morveuse toi-même ! Kim elle est fâchée. Poop’ c’est sa poupée. Ils se sont moqués d’elle. Elle l’avait amenée pour le brevet, parce que Poop’ elle pleure en silence des larmes de bonheur et de chance. Ils n’ont pas voulu lui faire un bisou. Tant pis pour eux. Ils ont joué au volley avec Poop’, elle était le ballon, ils étaient les joueurs. Et Poop’ n’a plus de bras. Non, c’est pas drôle, pas du tout. Ils n’ont même pas eu l’air désolé. Ils ont dit que ce n’était qu’un jouet. Ils lui ont « réparé » le bras, rafistolé avec une épingle à nourrice. Mais ils s’en fichaient bien…

                          Poop’ c’est pas un morveux. Poop’ c’est un ch’tit morceau d’enfance qui perdure dans le cœur de celle que l’on appelle « jeune fille ».

                          Poop’ c’est celle qui l’a accompagnée, c’est un ch’tit bout d’sourire au coin des lèvres innocentes de l’enfant. Poop’ c’est celle qui n’a pas changée, celle qui l’a observé grandir, mais c’est aussi celle qui l’a préservé, qui a sauvegardé son âme enfantine, qui a su la convaincre de ne pas grandir trop vite.

                         Poop’ c’est son silence, Poop’ elle est comme ça elle aussi, elle se tait, elle sait comment on fait.

                         Mamzelle Kim, fût un temps (révolu ?) où elle parlait, elle leur disait à eux que Poop’ était vivante, mais, ne voyant en Kim qu’une enfant ignorante, personne ne jugeait bon de prendre au sérieux une quelconque parole. Mais ils hochaient la tête, juste histoire d’approuver, juste histoire de ne pas briser sa fiction.

                         Alors tant pis. C’est peut-être depuis ce temps là que Mamzelle Kim a décidé qu’elle était seule maîtresse de sa croissance, de se croyances et de ses rêves. C’est peut-être depuis ce temps là qu’elle ne parle plus. Mais ça c’est une autre histoire…

                         Enfin bref, à sa Loulou : Poop’ n’est pas un morveux.

                                                                                                                          Le 16 Juillet 2005

                          Déjà quatre jours qu’elle a changé d’air Kim. Demandons-nous pourquoi, les autres sont moins présentes. Ici elle a « presque » oublié le café. Ici elle mange. Beaucoup même. Beaucoup trop elle le sait bien. Ici Mamzelle Kim elle a juste à enfourcher le vélo et le monde est à elle. Mais le vélo il fait deux fois sa taille alors elle prend le bus Kim. Mamzelle Kim le soir elle écoute ses anges blonds jouer de la musique. Elle se laisse alors bercer, et, les yeux fermés, elle rêve, elle imagine, elle crée. Elle se demande Mamzelle Kim ce qu’il y a de « l’autre côté ». Paraît que c’est un sujet tabou. Elle veut parler de cette fin qui n’en est pas une : la mort. Paraît que c’est difficile de prononcer ce mot. Alors on invente pleins de termes, afin d’éviter de regarder en face la vérité, ainsi, « il est mort » devient « il est décédé », « il est parti », « il a rejoint le ciel ». Mais finalement… à quoi ça sert ?

                          Kim quand elle sera morte, on fera la fête dans son monde, pas parce que la mort est une chose particulièrement réjouissante, plutôt parce que c’est irrémédiable comme situation et que c’est triste de s’habiller en noir ! Les morts ça doit les rendre tristes de voir leurs proches en larmes, vêtus de costumes aussi sombres que l’humeur générale, incapables d’afficher un sourire. Non, Kim elle veut plein de couleurs à son enterrement, non d’ailleurs, elle se fera peut-être incinéré, on jetera dans le vent ou sur son cercueil, des roses, des cheveux et des coquelicots. Les gens seront tristes mais prendront cela en souriant. La mort c’est un peu comme les topinambours, ça laisse un goût amer, auquel on ne s’habitue pas, mais on fait avec.

                           Kim le pays des morts elle l’imagine majestueux, magique. Peut-être comme son monde à elle. Ou bien, chacun choisit son monde… Ces mondes sont des nuages, le meurtre n’y aucune existence, étant donné que les habitants y sont morts, les gens ne mangent pas, du moins, ils n’en ont pas besoin. Le vin coule à flot mais il ne rend pas soûl, fumer n’a aucune conséquence car les gens n’ont pas de poumons. Les gens sont emplis d’air pur, l’air les constitues. Dans ce pays, l’air est rempli d’une vertu profitable : la différence.  C’est ainsi que chaque être est totalement unique mais égal à tout autre.

                           Oui c’est comme ça qu’elle la voit la mort Kim. Pas comme une fin en soi.

:::PiXx::: N'olivette and mi-même ^^ lendemain des Roctambules, by... euh la cam de N'olivette ^^