Le 6 Août 2005

                                 Kim elle est pas fière, elle a encore mangé. Trop. Toujours trop. Toujours un regard furtif envers ses traîtres, miroirs et pèse-personne, ne pas trop regarder, eux, reflet de la triste vérité. Cinquante kilogrammes. Dis kilos d’êtres chers, dix autres de larmes et de rire, et puis vingt de bordel. 10 + 10 + 20 = 40. 40 + 10 = 50. Dix kilos en trop.

                                                                                                                         Le 24 Juillet 2005

                         Elle s’en veut Mamzelle Kim. Elle se sent coupable. Elle a réfléchit Mamzelle Kim. Elle a regardé fixement ses problèmes, elle les a observés dans les yeux et ce qu’elle y a vu n’était peut être pas grand-chose finalement…Ses problèmes sont relativement mineurs et elle en est consciente, consciente qu’au fond de vous vous cogitez sûrement sur le fait qu’elle prend tout trop au sérieux et qu’il y a bien pire que les soucis d’une adolescente… Mais cela occupe beaucoup de son temps et de son sommeil… Alors peut être qu’elle en fait trop, qu’elle exagère, mais ce n’était pas le but… Mamzelle Kim si elle ingugite des litres de café ce n’est pas pour savoir un quelconque sentiment de votre part. Ses crises, ses cauchemars, ses troubles, ses peurs, prennent une part immense dans sa vie trop immense, et si elle n’aime pas leur en parler c’est tout d’abord parce qu’elle en a peur, parce qu’à trop les vivre elle ne veut plus les raconter… Elle vous a pas tout dit, pas tout expliqué, pas tout écrit, elle ne le fera pas, parce que les mots justes n’existent pas.

                                                                                                                          Le 23 Juillet 2005

                     Dernière personne à qui tu as parlé ? Tout dépend de ce que l’on entend par l’emploi du verbe « parler ». Si parler est entendu tel que « formuler une suite de mots qui ont (si possible) un sens à l’aide de ses cordes vocales alors, elle a parlé à papa, ou à Fuzz… Mais si parler est employé à connotation indirecte, si parler ça veut dire «avouer, ça veut dire raconter, alors, la dernière personne à qui elle a parlé… C’était il y a plusieurs années. Si c’est cela parler, elle espère que le bruit des mouches vous plaît, parce qu’il est le seul son de sa conversation. Ses mots sont son silence, ses cris sont son silence, ses aveux, ne sont autres que son silence…

                     Dernière chose que tu as dite : « …Pourquoi quand je hausse les sourcils, mes oreilles réagissent… ? Eh attends… T’arrives à hausser juste un sourcil sur deux ? Pitain mais c’est dur… Heeeeey écoute-moiiiiii… Oui je vais me pendre… » Mamzelle Kim elle se pose pleins de question existentielles sur des sujets pleinement intéressants, mais personne ne l’écoute… C’est frustrant.

                     Dernière chose que l’on t’as dite : « … Pitain Kim j’te jure t’es pas nette comme fille… » Ah. Pas nette.

                      Dernière personne à qui tu as écris : Elle-même. Et puis tous les autres que ça implique… Et puis à Elle, une longue lettre. Qu’elle a déjà incinérée. La lettre, pas Elle… Quoi que… ?

                      Dernière fois que tu as ris : Elle a rit jusqu’à l’agonie il y a de cela quinze minutes. En épluchant les pommes de terre. Elle a rit, rit aux éclats, rit à la mort, rit à en avoir des crampes… Sait pas pourquoi. Ça prend d’un coup, d’on ne sait où. Finalement c’est comme les mains sur les murs, un mystère qui demeure… Donc, elle a rit, il est entré dans la cuisine, il a vu cette fille plus vraiment elle, plus vraiment personne, qui riaient aux éclats devant ses pommes de terre. Et puis, il a dit qu’elle était dingue. Et puis, il sorti. Elle a continué, repris de plus belle, s’en fichait bien d’être dingue…

                      Dernière fois que tu as pleuré : Hier soir. Elle pleure pas souvent Kim. Mais hier y avait trop de pluie là dedans, hier il fallait nettoyer. Hier dans tout le bazar il y avait Elle, il y avait Lui. Deux personnes. La première, Elle, a habité son cœur, et puis, Elle est partie,… Pourquoi ? Sait as… Peut-être parce qu’elle aimait pas tout ce bazar ? Et puis y a Lui. Lui il vit toujours, il bat encore là dedans, Lui il a choisi de rester, et Luile désordre il aime bien… Mais paraît qu’il faut choisir… C’est peut être pour eux qu’il a plu. Ou peut être pas.

                     Dernière chose que tu as bu : Des paroles. Mamzelle Kim elle se fait toujours avoir. Elle est naïve. Ou non, elle espère simplement. Elle croit. Et elle se fait avoir. Par ces gens, par ceux qui l’ont berné depuis trop d’années, par ceux qui l’ont considérée comme une vulgaire poupée…

Le 21 Juillet 2005

                    Petite princesse caféinomane a soif. Elle vit avec l’étrange sensation qu’elle passera le reste de ses jours assoiffée. Simplement parce que le remède n’en est pas un. Ecrire. Elle veut, elle doit écrire. Mais elle a sans cesse peur, peur d’aboutir à un vide total. Tout en sachant que c’est impossible, qu’elle aura toujours de quoi combler ce vide… L’envie vient de l’ennui… ( ?) Pas celle de Mamzelle Kim. L’envie vient du besoin… ( ?) Peu importe d’où elle vient finalement, elle y est, elle y reste ! L’écriture vient à la lecture, puis par le vécu, par la vie, par le « vivra ». Mamzelle Kim elle est amoureuse. Un amour sans fin, sincère, et puis sans cœur brisé au final… Petite princesse est née dans les mots, mise au monde dans la langue… Sa maman elle l’allaitait pas au lait maternel, non, ce que le petite princesse dans le sein de maman c’était les belles lettres… Kim elle a toujours plus ou moins su comment elle finirait : une princesse assoiffée, qui écrirait…

                      Monsieur Sartre disait « J’ai commencé ma vie ma vie comme je la finirai sans doute : au milieu des livres. » Ah ça, dans les bouquins, il pouvait mourir tranquille le bonhomme… Enterré sous les mots… Plutôt bien comme fin du monde…

                      Mamzelle Kim elle lit pour conquérir, pour s’enrichir, et s’enquérir… Pour acquérir. Elle lit pour comprendre un semblant d’incompréhensible, elle lit pour mieux connaître les mots, pour imaginer, pour croire et pour rêver ! Elle lit pour s’immerger, pour se connaître, se reconnaître, elle lit pour oublier et pour se souvenir, elle lit pour vir, pour ne pas s’habituer, pour assouvir sa soif, elle lit par envie, par besoin…

                      Et elle écrit. Si les autres peuvent écrire de grandes phrases, produire de grands frissons, alors pourquoi pas elle… Alors elle écrit. Elle écrit le monde. Mais trop vite fait le tour… Alors elle a créée le sien, celui dont elle n’aura pas assez de son existence pour le conter ! Et oui, elle écrit. Pour remplir le blanc, le vide, elle écrit pour connaître les mots, pour les faire siens, pour les faire leurs, elle écrit pour se taire, pour mieux le faire, elle écrit pour crier, pour aimer, pour ranger, elle écrit pour partager. Elle écrit pour qu’ils la comprennent, elle, l’incompréhensible. Elle écrit pour continuer, pour rire, et pour sourire, elle écrit pour voir, pour tracer un autoportrait… Elle écrit par envie, pour faire du bruit et du silence, elle écrit par besoin.

                      Mamzelle Kim elle voudrait tout vivre pour tout écrire. Mais comme c’est utopiste, elle imagine juste ce qu’elle n’a pas vécu… Elle décrit son monde, ses rêves… Et peut être que c’est ça finalement, tout écrire et tout vivre. Oui, mais on n’est jamais sûrs de rien…

                       Mamzelle Kim elle a pas de religion, mais elle a les croyance, infiniment, un tapis rouge, ou rose ou bleu, de croyance, de toutes couleurs et de tout arc-en ciel… Sa vie c’est ça. C’est pas que ça. Mais c’est déjà ça…

                     Mamzelle Kim elle veut croire qu’en lisant ses textes, un jour, les gens imagineront, elle voudrait croire qu’un jour, son « autoportrait » ferait rêver, remplirait d’étoiles les yeux d’un enfant, d’un passant… La tête remplie, vide, tout quoi… Le même mélange que le sien… C’est peut être pas ça qu’elle veut. C’est peut-être pas ce qu’elle aura. Mais c’est ce qu’elle croit… !

                     Alors, comme il disait monsieur Sartre, comme vous, elle finira sans doute sa vie comme elle l’a commencé, dans les livres… Petite princesse se plaît à croire, qu’un jour, quelqu’un finira sa vie dans les siens de manuscrits… ?

Le 20 Juillet encore plus tard

              Elle s'interroge. Trop. Toujours Trop. Mais on dit que c'est l'âge. Possible. Pas possible.
              Elle est trop remplie. Trop remplie de cet amour. Qu'elle n'a pas su gérer. Qu'elle n'a pas su limiter. Pour la peine il s'enfuie. Non. Finalement là-dedans, c'est comme de la physique chimie.

"Rien ne se perd tout se transforme"

              Là-dedans ça change. Elle aimerait savoir... Savoir si tout ça va se terminer trop plein de haine pour faute de trop d'amour ?

"Rien ne se perd tout se transforme"...

:::PïX::: Dessin par Sinbody !!