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Le 12 Mai 2005
20/06/2005 15:57
Le 12 Mai 2005
En cours de maths les larmes avaient coulé. Elle voulait les cacher. Mais il les avait vues. Alors quand il lui avait demandé la cause, la sonnerie avait retentie et elle était partie, en courant, en essuyant la pluie, toute seule. Pour remettre ces gouttes à leur place. Elle ne savait pas trop s’ils étaient du même monde. Peut-être qu’elle ne préférait pas savoir. Lui se confiait. Comme ça. Elle l’écoutait. Elle ne se plaignait pas. Elle aimait l’écouter. Peut-être que lui aussi aurait aimé l’entendre, mais elle ne parlait pas. Elle avait compris, appris, puis mis en place. Elle avait appris à se taire. Pour elle et pour les autres. Un jour on lui avait tant reproché ce manque de mots qu’on l’avait confondu avec un manque de confiance. Alors elle avait tout raconté. Et puis rongée de regrets pendant tellement longtemps, elle n’avait plus jamais rien dit. De crainte que ces regrets ne surviennent à nouveau. Encore sur le papier, Kim hésite. Elle a honte.
Ce soir elle n’avait bu qu’un café. Mais comme chaque soir, le sommeil manquait à l’appel. Elle ferme un œil. Puis l’autre. Pour les rouvrir à nouveau. Et son ventre crie, hurle, gémit, mais il sent qu’elle ne l’écoute pas. Alors il grogne de plus belle.
Elle soupire. Et bim, elle se rend compte qu’elle a oublié de faire ses maths. Dans un élan de paraisse elle se dit que les maths iront trouvé leur solution ailleurs. Parce que bizarrement tout de suite la motivation c’est, comme qui dirait, « profond »…
Arf. Une banane. Elle veut une banane. Discrètement elle tente une attaque super silencieuse en direction du frigidaire… Mais dans sa lancée fantasmagorique elle a omisle fait que maman ne met pas les bananes au frigidaire… Et de toutes façons elle en a plus envie de cette banane. Non. Elle veut… Du sirop. Sirop de pomme d’amour. Celui qu’elle a goûté avec Renaud hier après-midi au « Café-café » ! Un goût de bonbon ! Chimique. Mais tant et tant de souvenirs… ! Ils viennent se heurter à elle à mesure qu’elle ingurgite le breuvage. En plus c’est joli les pommes d’amour ! On essaye de croquer. On se fait mal aux dents. Mais la douleur cède vite la place à la gourmandise. Et puis on y parvient, enfin, on croque. On croque à pleines dents. Et puis, la moitié avalée, du sucre, on en a plein les dents du sucre. Du rouge, on en a plein le visage du rouge. Ça colle. Mais c’est pas grave ! Et puis on regarde la pomme, on a assez de sucre dans les dents pour se nourrir une semaine entière. Mais arrive le plaisir de la dernière bouchée. Ou peut-être l’avant dernière. Mais on ne la finit jamais. On se demande toujours pourquoi ils n’en font pas des modèles réduits. Mais c’est tout le plaisir de se retrouver devant cette GROSSE boule rouge, grosse et luisante ! Il engage toujours des sourires ce soleil rouge. Des rayons de soleil couleur coquelicot qui se transforment en sourire lorsque l’on aperçoit sur la bouche du copain, le barbouillage total de la figure. Et se dire qu’on a la même ! Alors oui le sirop de pomme d’amour il est rose fluo, il est surnaturel, il est chimique, mais il est à la pomme d’amour.
Mamzelle Kim a une envie irrésistible et subite de se décorer de lunes. Des lunes tout plein la tête, dedans, dessus, partout ! Bon, allez, escapade à la salle de bain… Elle va revenir avec un visage « lunairement » artistique. Ça y est. Elle a dessiné plein de lunes. Dessus. Et dedans, elle en a mis pleins dedans aussi. Elle est belle. Belle, comme une princesse, comme avant.
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Le 11 Mai 2005
20/06/2005 15:37
Le 11 Mai 2005
Une respiration forte. Trop forte. Deux yeux qui ne brillent plus autant. Des cheveux qui ont perdus leurs étoiles. Un corps fatigué. Un ventre qui s’agite, qui crie famine. Et puis deux yeux. Humides comme le cœur. Mais le sourire, toujours, pour eux.
Mamzelle Kim elle a foiré son brevet blanc. Mais elle s’en fiche un peu… Si, le français elle l’a réussi. Le français c’est l’écriture et l’écriture c’est Kim. C’est sa complainte.
Elle pense à cette dame. Sa taupe. Cette dame qu’elle aimait… ! Un passage dans une vie, elle aurait voulu plus que cela mais ça n’en sera peut-être pas ainsi. Un passage. Dont on fait finalement un souvenir. Et comme l’oubli n’existe pas, on le garde à jamais. Mamzelle Kim se demandait si tu croyais toi à tout ça… ? Si tu croyais que lorsque l’on sourit, qu’il passe un coup de vent, si tu croyais que le sourire restait figé à tout jamais ? Mais elle ne sait pas si c’est beau un sourire figé. Kim, plein de choses qu’elle aurait voulu. Et cette dame qu’elle a aimé. Avec qui elle a partagé les étoiles dans les yeux et dans les cheveux. Le silence des sourires, le bruit des rires. Et puis toute le pluie dans les yeux, dans les cils et dans les pupilles… Elle l’aime. Tant pis si tout ça signifie adieu. C’était une de celles qui vit dedans. Qui existe là en elle. Que Mamzelle Kim cachait dans son cœur, dans son corps, dans sa respiration, dans ses mouvements ! Alors tant pis si la signification d’un tel monologue était celle d’un adieu. Après tout… Pourquoi pas ? Ou parce que. ( ?) On verra bien.
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Le 8 Mai... Tard
20/06/2005 15:33
Le 8 Mai… Tard
Mamzelle Kim ne dormait pas. Elle était fière. Mais elle avait triché. Juste un peu. Pour être sûre. Elle s’était servie trois grands bols de café. Et alors ? Personne n’avait précisé que ce n’était pas du jeu ! Et puis les limites elle les connaissait trop. Il lui restait à découvrir les siennes…
Elle n’avait rien mangé. Mis à part au petit-déjeuner. Parce qu’elle avait oublié. Sitôt la mémoire retrouvée elle s’en était voulue. Regret et amertume. D’ailleurs ces sentiments avaient dû parvenir jusqu’aux oreilles intestinales parce qu’elle avait à présent des nausées.
Ah oui ! Elle voulait vous parler de sa vie en tant que polygame affirmée. Parce qu’effectivement Mamzelle Kim et son amour à revendre, se sont mariés. Et pas qu’une fois. Mieux vaut deux fois qu’une non ? Alors Elle va vous conter ses mariages.
D’abord, la première fois, ce fut Mayie. Dans la cour du collège, une après-midi d’hiver. Munies de deux « advils », après avoir longuement proliféré, elles avaient pris la décision de s’unir à jamais comme ils disent. Alors elles avaient avalé simultanément ces deux médicaments qui avaient servi en outre, de bagues, de témoins. En y prêtant attention, elles se sont remariées deux ou trois fois par la suite, histoire d’officialiser…
Ensuite il y en a eu un autre, un garçon, mais l’union n’a pas duré jusqu’à jamais et elle n’en parlera pas.
Il y a eu Hélène, sa taupe, sa douce. Elle en reparlera de la dame. C’était un soir. Elles s’étaient mariées dans n cimetière, Kim elle portait une longue robe noire, c’était dans un terrier. De taupe. Evidement. Elles avaient longuement étendu le sujet du menu. Elle l’avait ensuite concocté avec amour et soin. Mémorable ce mariage. Les présents vous le confirmeront.
Ah ensuite il y a Cindy. Une dame rencontrée par hasard, au détour d’un chemin. Les festivités avaient eu lieu dans sa cuisine, une belle cuisine, avec des carreaux, roses et bleus. Sur cette fabuleuse, sublimissime, grandiose, musique que fait Muse. Le mariage dure toujours.
Et plus récemment, elle a épousé Etienne, son roi, hier à minuit, les deux tourtereaux ont rejoint l’Ukraine à bord de ce nuage et ont sacré leur union dans ce pays magique. Sur ce morceau mythique « Anarchy in UK ». Des Sex Pistols. Evidement.
Mamzelle Kim elle aime plein de monde. Trop de monde peut-être. Mais mieux vaut trop que pas assez. L’amour des autres et celui qu’elle distribue la fait exister. Autant que la haine. Elle aurait adoré kidnapper le marchand de sable, prendre sa place, et la nuit, venir distribuer non pas du sable, mais des morceaux d’amour.
Elle voulait croire en la compatibilité de deux êtres, de deux sentiments.
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Le 8 Mai 2005 au réveil
20/06/2005 14:48
Le 8 Mai 2005 au réveil
Encore presque pas dormi. Ce n’est pas la fatigue qui manque. Les cils n’en faisaient qu’à leur tête. Mais elle ne dormirait pas. Ce soir là elle avait eue Axo au téléphone. Et elle les avait entendus ces larmes, ces colères, ces poings qui heurtaient violemment les murs. Parce que cette fois ce n’était pas les siens. Entre eux deux plus de silences que de paroles. Mais ça n’était que plus explicite. Elle avait à son tour senti ses yeux s’humidifier, puis sa réserve de pluie affluer. Elle s’était sentie impuissante face à lui. Et elle se faisait mille reproches, ceux de ne pas pouvoir, de ne pas savoir l’aider. Elle cherchait une solution, comme à chaque fois, mais sans jamais la trouver.
Alors elle avait observé la lune, espérant y trouver son reflet tout en continuant de l’écouter, elle la lune, et lui, au téléphone. Il criait. Il était désolé. De l’avoir rendue triste avec toutes ces histoires. Il criait qu’il l’aimait. Et elle, elle l’écoutait. Puis elle avait dû raccrocher. Chaque chose à une fin. Du vide plein le cœur et plein l’âme. Un vide lointain mais infâme. Alors, elle s’était essuyée les yeux du revers de sa manche. Puis elle était rentrée. Ils n’avaient rien remarqué. Ou du moins, ils s’étaient tus.
Et puis il y a eu Clément. Avec ses paroles qui font mal. Qui vous empoignent le cœur comme pour en faire des sacs. Des sacs en peau de cœur.
Il avait dit à Mamzelle Kim qu’il en avait marre de toute cette folie, lui avait qualifié ça de « débile ». C’était peut-être ça qui avait fait mal. Il en avait marre. Marre de la voir s’esclaffer de joie et de plaisir lorsqu’il prononçait un de ces mots, vous savez, sur lesquels il y a toute une histoire derrière, pour elle ce mot pouvait être « pingouin » ou « Ukraine » ou tellement d’autres… Mais paraissait que ce trop plein de joie mettait en péril toute conversation sérieuse. Il avait par la suite ajouté « Marion est un cas irrécupérable mais le tien l’est encore ! » Mais Mamzelle Kim n’en avait pas envie ! Elle ne voulait pas être sauvée ! Elle ne voulait pas redescendre sur leur planète. Elle savait que quand il lui parlait sérieusement, elle l’écoutait, avec attention. Elle les avait toujours écouté, sans juger quoi que ce soit. Et c’était sur sa joie de vivre que tout retombait ? Non. Non elle n’avait pas envie d’être sauvée. Parce que ce qu’il avait qualifié de « débile » était bien plus pour elle. C’était un moyen de se redonner le sourire, d’en apercevoir un sur les lèvres d’un autre, un moyen d’effacer un instant la peur et la tristesse. De cacher, d’oublier la sienne. C’était devenu son moyen de locomotion, sa façon d’être, de vivre. Une vie qu’elle s’était reforgée à son goût. Son goût à ELLE. Et l’on voulait la sauver de cette joie retrouvée ?
Elle s’était sentie seule. Elle avait cru que lui, Clément, était tombé amoureux d’elle pour ce qu’elle était réellement. Mais il ne savait pas. Il ne savait pas plus que les autres ce qu’elle était réellement.
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