Le 19 Août 2005
Il a dit qu’il en avait marre. Il a avoué qu’il se lassait. Il lui a demandé une dernière fois si elle ne voulait pas parler, lui dire, lui raconter, tout ça, tout elle. Dans un dernier espoir, qu’elle a fait échoué, il s’est envolé. Il a dit qu’elle ne pouvait pas continuer à se taire, qu’il ne pouvait pas vivre dans l’attente d’une parole qui ne viendrait pas. Et puis il a ponctué de ces mots qui font mal : « Tu les perdras tous Kim. Eux aussi ils se lasseront. » Elle les perdra. Eux. Eux qu’elle aime d’un amour particulier, un amour d’étoiles, de lunes et de planètes, de nuage et de nuit. Eux qu’elle aime en harmonie, en symbiose, eux qu’elle aime en trop plein. Eux qu’elle boit, eux qu’elle assoiffe ! Eux qui font son ivresse… C’est tout ça. Tout ça et plus encore qu’elle perdra. Non. Non c’est impossible. Déjà son âme crie, son âme qui voudrait s’extirper de sa cloison silencieuse, qui voudrait courir, courir les rattraper, eux, et le temps perdu, et puis tout dire, tout confier, tout raconter. Mais pas d’issue de secours qui ne soit pas bloquée par son armée…
Mais non, ils peuvent pas s’en aller. Pas Eux. Pas le droit. Non ils le feront pas, ils l’abandonneront pas, ils la laisseront pas. Et pourtant, bizarrement, un à un, ils font tous leurs valises, la remplisse de ces souvenirs, de ces paroles, de ce monde, d’elle, et s’en vont… Valise à la main, le monde en poche… Ils prennent l’autre route, celle qui mène aux adieux…
Il suffirait à la princesse de nettoyer ses cordes vocales, de libérer la voie aux tonalités, de scier les barreaux de sa gorge… Mais elle sait plus comment on fait… Alors elle fait tout le contraire, renforce les barreaux, se barricade entièrement, et puis, elle entasse des tas et tas de propos insignifiants dans ses cordes vocales, laissant au fin fond tout le vrai. La princesse au lieu de parler, elle se renferme.
Mais elle a besoin d’Eux, elle est bien trop solitaire d’âme la dame, alors reprenez place dans son cœur, bousculez vous, mettez la sans dessus dessous !