Le 19 Juillet 2005
Il a dit qu’elle devait sourire. Il a dit qu’elle devait toujours sourire. Kim elle est sage (comme une image… Comme un orage ?), elle s’applique, elle sourit. Il peut pleuvoir des trombes à l’intérieur, quoi qu’il en soit, à l’intérieur, le soleil rayonne.
Mamzelle Kim on l’a jamais vu pleurer. Pas parce qu’elle est un être inhumain qui ne pleure jamais, non, au contraire, Mamzelle Kim ruisselle à ses heures perdues. Mais seule ; toujours seule. Cela fait partie du silence. Le silence de ses larmes est le plus beau.
Elle est seule, avec ces gouttes de pluie qui tombent sur ses joues, il n’est pas utile de les essuyer, puisque personne ne les verra. Alors un ruisseau se creuse le long de ses joues, son cou, son sein, son ventre. Elle ferme les yeux afin de ne plus voir que son esprit, les cils cousus de larmes, pareilles à des perles de verre que l’on aurait enfilé sur ses longs cils sombres.
Comme pour se protéger, elle se recroqueville, elle ne sait pas très bien pourquoi. Se refermer sur soi. Et pleurer, sans bruit. Elle pleure, se referme, elle a peur, elle tremble parfois. Elle prend son âme, l’enveloppe autour de sa chair, mais elle a toujours froid. Elle finit par immerger son âme de cette eau de vie larmoyante. Son âme crie, son âme pleure, son âme parle… Mais on ne l’entend pas.
Mais cet instant est magnifique, magique, comme enchanté. Ses silences sont ses œuvres, ses larmes sont un art, et son âme, le talent.
Et puis, elle se relève. Une fois que les larmes ont coulé, sont tombés, ont séché.
Elle prend son âme et elle l’essore. Puis, elle sourit pour la faire sécher…