Le 9 Octobre 2005

                     Désolée. Mamzelle Kim n’est désolée de rien. Parce qu’elle n’en a pas besoin, parce qu’elle est ce qu’elle et, ou plutôt parce qu’elle ce qu’elle a choisit d’être. On est tous désolés à ne jamais savoir pourquoi, on est tous toujours désolés à s’en mordre les doigts, à ne pas le penser ou le pensant parfois, juste pour dire un mot, encore un qui sonne faux. Alors non, non Mamzelle Kim elle n’en a pas besoin, elle le dira en temps voulu, quand ce sera sincère, lorsque ce sera vrai. Désolé sans lettres à rayures, sans arc-en-ciel dans les accents. Un mot rouge, noir, blanc. Vengeance, désespoir, compassion.

                    Tous désolés de quoi ? Soldats dans un monde que l’on dit « sans foi ni loi », un monde qui fait la guerre à la paix, tu te vois dans dix, quinze ou vingt ans toi ? Acteurs passifs se désolant bien tristement, mer salée dans les yeux, du sort de la planète, désolés, mais l’acte prémédité laisse toujours à penser que le désolement qui s’ensuit n’est qu’un vrai faux semblant. Les désolés de l’humanité ne seront jamais fils et filles de l’arc-en-ciel.

                     Mamzelle Kim, rouge, noire, blanche, mais pas désolée, rayée de l’a tête aux pieds, fille, infante et princesse, du nuage et de l’arc-en-ciel, est-ce que le regret mène au désolement ? Mamzelle Kim y a sûrement des choses qu’elle regrette, choses qu’elle n’aurait pas dû, mais sur le coup pas pris pas vu. Mais pour atteindre les étoiles, tendre les doigts ça suffit pas, il faut la légèreté. T’as déjà vu toi des gens légers avec un poids sur le cœur ? Trop difficile à soulever. Alors Mamzelle Kim elle regrette mais ne s’encombre pas. Elle est désolée… Mais pas tant que ça. Enfante de l’arc-en-ciel elle regarde le ciel sans ciller, le souffle doux et régulier, le bout des doigts en extension, carcasse s’étire et obtient grâce, la réflexion en suspension, juste le temps de s’étirer, de s’extirper, le regard vers là haut elle brûle de mille couleurs, cinq branches en pleine figure, c’est elle, sans aile, juste sans poids. L’enfante de l’arc-en-ciel.

:::PiX::: Jim Morrison -- Sublime